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 Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava

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Eidel Warszawski

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MessageSujet: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptyLun 20 Fév 2017 - 19:17

Eidel & Ava

Le linge est étendu dans le salon, près de la cheminée dans laquelle rougeoie un feu un peu faiblard. Le bois commence à manquer, il faut économiser chaque bûche qu’ils font brûler. Il en faut assez pour pouvoir chauffer la chambre de ses parents ainsi que le salon et la cuisine. Déjà beaucoup trop de pièces à maintenir à une température décente dans cette immense maison qui semble si vide, avec juste eux trois. Eidel se rappelle souvent avec nostalgie, l’époque où plus jeune, ses grands-parents paternels habitaient les lieux, qu’elle et sa soeur courraient dans les escaliers en hurlant. Cela ne dérangeait personne. Jamais l’un des adultes n’est venu leur demander de faire moins de bruits, les cris des fillettes étaient appréciés, signes de vie dans la demeure. Aujourd’hui, ce sont les pas traînants et les quintes violentes de toux qui brisent le silence à l’étage. Bien emballés, Eidel glisse un plat dans sa mallette de docteur qui a maintenant pris l’apparence d’un petit sac en bandoulière qu’elle glisse sur son épaule. C’est son jour de visite à Sainte-Mangouste et comme d’habitude, la brune ne sera pas en retard, elle est toujours extrêmement ponctuelle. Un trait hérité de son père.

***

Doucement, Eidel dépose son violon dans son étui déposé sur le bord du lit d’hôpital. Le visage de l’enfant est paisible, comme si elle était simplement endormie et qu’elle allait se réveiller d’ici peu. Cela fait trois longues années que tous attendent qu’elle ouvre enfin ses paupières. Trois années à prier, en vain, la jeune Arabella reste plongée dans ce coma profond que rien ne semble pouvoir l’en tirer. La jeune femme referme l’étui, le glisse à nouveau dans sa sacoche puis se rassied près de sa nièce. Ses doigts glissent délicatement dans les boucles blondes, replace une mèche derrière son oreille droite afin de dégager au mieux le visage aux traits fins et délicats.

« Bobe et zeyde t’embrassent très fort. Ils auraient aimé pouvoir venir mais tu sais, ils se font vieux puis bobe est malade. Tu leurs manques beaucoup beaucoup, meyn feygela. Eidel esquisse un doux sourire, même si elle sait que l’enfant ne peut le voir. Je ne pourrai pas venir te rendre visite pendant quelques temps, je dois partir loin, très loin ! Sur un autre continent, pour aider des gens mais promis, je te rapporterai un petit quelque chose. Puis je te raconterai tout dans les moindres détails. »

La sorcière se penche, dépose un tendre baiser sur le front de la fillette avant de se lever du lit. Avec application, elle lisse les plis des draps, borde à nouveau comme il faut sa nièce et la regarde quelques instants avec des yeux tristes. Si seulement elle pouvait remonter le temps, revenir trois années en arrière et arriver juste à temps pour stopper Arabella de traverser la route pour rattraper son ballon… Si seulement elle n’était pas restée aussi longtemps chez son dernier patient… Si seulement… La jeune femme se dirige vers la porte, l’ouvre et avant de quitter la chambre d’hôpital, se retourne.

« A gutn tog meyn feygela, zen ir bald. »

L’air froid lui pique les joues et elle regarde autour d’elle pendant quelques instants avant de se mettre à marcher sur le trottoir en direction de la bouche de métro la plus proche dans laquelle elle s’engouffre rapidement. Oh Eidel aurait très bien pu transplaner jusqu’à la demeure dans laquelle réside sa soeur mais la brune n’aime pas énormément ce moyen de se déplacer ; la plupart du temps, elle a une violente envie de vomir. A l’intérieur du wagon, sa tête est appuyée contre la vitre froid et elle regarde défiler le tunnel sous ses yeux fatigués. Elle est debout depuis quatre heures ce matin afin de préparer le repas de ses parents, faire la lessive mais aussi faire sa tournée du matin. Eidel baille à s’en décrocher la mâchoire, les vibrations du métro la berce ; elle lute de toute ses forces pour ne pas s’endormir. Il faut encore se remettre à marcher dans le froid qui la sort de la torpeur dans laquelle elle était plongée dans le métro. Jusqu’à cette maison, cette immense maison qu’Eidel n’a jamais aimée. Tout comme l’elfe de maison, Peter, incroyablement aigri et qu’Eidel a toujours trouvé détestable.

« Je viens voir ma soeur. Dis-lui que je ne quitterai pas cette maison tant que je ne lui aurai pas parlée. » Fait Eidel d’un ton ferme en ignorant l’elfe qui la dévisage avec un certain dégoût.

Si la petite brune avait été de nature belliqueuse et fière, pour sûr qu’elle aurait gratifié l’elfe d’une claque mais ce n’est pas le cas. Elle se contente d’ignorer les regards ou les remarques désobligeantes de l’elfe de maison. Ses bras sont croisés contre sa poitrine, elle se sent inconfortable dans ce salon bien trop grandiloquent à son goût et au milieu duquel elle fait tache. Elle tire sur les manches de son manteau rapiécé, n’ose pas imaginer l’état de ses chaussures ou encore de ses collants recousus maintes fois pour les faire durer le plus longtemps possible. Est-ce que sa soeur la confrontera ? Ou cette dernière la chassera de sa maison pour ne pas lui parler ? Qu’importe, Eidel est bien décidée cette fois-ci et elle restera devant la porte aussi longtemps qu’il le faut, quitte à mourir de froid.

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Ava Lovelace

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MessageSujet: Re: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptyMar 21 Fév 2017 - 1:10


Hey sister, love is for children
Eidel et Ava


« Chrysanthème à la baguette !  qu’on vous admire à la vengeance… non.   à la revanche enfin ! des déboires moldus, tout en furie, hallucinés, cramponnés…. vampiriques à la glotte de la société magique ! Des siècles de bourberies…. Quoi ?»
La plume à papote resta en suspend, d’un geste Ava lui fit raturer le dernier mot. Elle travaillait sur cet édito à tendance pamphlétaire depuis trois heures déjà et il lui semblait loin d’être terminé. Ses hésitations et ses commentaires formaient ratures et annotations sur un parchemin qui n’en finissait pas. Elle baissa les yeux sur Peter.
« Votre sœur est là. »
« Eidel ? » demanda Ava, oscillant entre la surprise et l’agacement.
« Avez vous une autre sœur, madame ? » le ton cérémonieux de l’elfe de maison n’était pas sans sarcasme et Ava répondit avec humeur :
« Dis-lui de foutre le camp. »
« Elle refuse de quitter la maison sans vous avoir vu. »
Ava frappa du plat de la main sur son secrétaire et l’elfe recula précautionneusement. Sa sœur venait donc briser son tacite exile, Ava sentait la colère monter, mais elle gardait son masque impassible. La plume retomba doucement et elle même se redressa tranquillement, lissant machinalement son tailleur. Elle passait le plus clair de ses journées dans son bureau, autrefois celui de son mari et pièce qui lui était interdite d’accès. Une fois vidée des dossiers appartenant au ministère elle en avait fait son étude, plus chaleureuse, aujourd’hui même les velours chamarrés des abats-jours ne parvenaient plus à dissiper l’ambiance mortifère. Elle congédia l’elfe qui sembla intensément soulagé de ne pas avoir à assister à ça.

Elle prit son temps pour descendre rejoindre Eidel, le temps de ravaler sa rancœur, pour ne pas lui sauter à la gorge si tôt qu’elle la verrait. Ava en voulait à toute sa famille, Ava en voulait au monde entier pour ce qui était arrivé à Arabella. Elle se trouvait fort conciliante de ne pas lui interdire les visites, la savoir ici lui apparaissait comme une cruelle bravade. Toujours parfaitement apprêtée, Ava fit son entrée dans le salon sans un regard pour sa seule occupante et se dirigea vers la carafe de whisky pur feu qui ne manquait jamais de ne pas être vide.
« Qu’est ce que tu fais là? » demanda t-elle sèchement tandis qu’elle servait dans un cliquetis de glaçon et de cristal, un verre de pur feu.
Elle n’avait aucune envie de lui faire face, de voir ses grands yeux dramatiques, d’écouter son baratin sur la famille. Elle n’avait pas envie de relativiser, de pardonner, elle voulait garder toute sa colère, toute sa haine, toute sa peine sans lesquelles elle ne sait plus vivre.

Ava finit pourtant par se retourner et le triste tableau que lui offre sa sœur lui offre un insidieux réconfort. Sa tenue élimée et rapiécée, il y a juste ce sac qui prend à son épaule, rappelle de ce qu’elles avaient été autrefois. Des sœurs, des amies, meilleures amies. Il n’y a plus que des cendres encore un peu fumante, peut-être quelques braises en dessous.
« Tu n’as aucun droit de faire irruption dans ma maison. » la coupe t-elle brutalement avant qu’elle puisse parler, elle n’a de toute façon aucunement intention de l’écouter. Elle veut qu’elle parte, qu’elle parte vite pour ne plus remettre les pieds ici.
« Tu voulais me voir. Tu m’as vu. Je ne te retiens pas. »
Hautaine et impitoyable.
« Je suis certaine que tu es très occupée. »
Un peu moqueuse aussi.

Elle boit une gorgée pour faire passer l’amertume que lui laisse ses propres propos. Ava retraverse le salon, l’entrevue est terminée ou du moins le croit-elle. S’en persuade t-elle, elle sait le tempérament de sa sœur et il lui paraît peu probable qu’elle la laisse sortir comme ça. Ce serait probablement inquiétant, certainement un intense soulagement de la voir entendre raison. Mais Eidel a toujours eu cette obsession de la famille qu’Ava n’a jamais eu. Partir ne lui a jamais posé problème, les longues absences, les lettres lui allaient très bien. Plus de pression dans les regards, plus d’attente et surtout plus de compassion, de regret, de culpabilité et de peine.
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Eidel Warszawski

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MessageSujet: Re: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptyMar 21 Fév 2017 - 13:03

Eidel & Ava

Les yeux d’Eidel voyagent dans la pièce, se posent d’objet en objet sans vraiment les regarder réellement. La brune n’est que peu souvent venue ici, notamment parce que son ancien beau-frère lui hérissait le poil. Oh ce qu’elle a pu haïr Hadrien, son air hautain et suffisant qu’il affichait en permanence lorsqu’il était en présence des Warszawski. Mais ce qu’elle détestait le plus, c’est le fait qu’il osait lever la main sur sa chère soeur ; jamais la jeune femme n’a haït quelqu’un à ce point, au point de souhaiter sa mort. Qui a fini par arriver. Elle se souvient de l’appel de sa soeur. Du cadavre de son beau-frère, mort d’une hémorragie. Tout ce que cela lui a inspiré est du soulagement et une certaine satisfaction de voir un tel monstre refroidit définitivement. La mort du fils Lovelace a été un soulagement pour Ava tout comme Eidel. Oh ce que cette époque peut manquer à Eidel, celle où leur famille n’était pas ainsi déchirée. La sorcière baisse la tête, fixe le bout de ses souliers de cuir usé en se mordant l’intérieur des joues. Ce qu’elle aimerait pouvoir se jeter au cou de sa soeur comme elle avait l’habitude de faire, fut un temps. Temps révolu. A jamais ? Sûrement. Ses doigts se portent à sa chaine en argent au bout de laquelle pend l’étoile de David héritée de bobe Yetta. Elle entortille le bijou nerveusement, attendant le moindre signe de la présence de sa soeur. Va-t-elle se donner la peine de descendre ? Ou compte-t-elle envoyer son infâme petit elfe pour faire la boulot à sa place, à savoir la jeter dehors ? Rien n’est sûr. Après tout, les quelques fois où elles ont pu se croiser, dans les couloirs de Sainte-Mangouste, jamais Ava ne lui a adressé la parole, accordé le moindre regard. Elle se contentait de la croiser comme on croise un fantôme, en l’ignorant. Cela va-t-il changer aujourd’hui ? Aucune idée. La brune se mordille les lèvres avec nervosité, conforter sa soeur ne lui fait pas plaisir et connaissant le caractère de cette dernière, ce qu’elle est devenue, elle sait d’avance que cela se terminera très probablement mal. Mais qu’importe, Eidel se doit d’essayer, pour leurs parents, pour leur mère mourante.

Des pas résonnent et ce sont indéniablement ceux d’Ava. Le souffre de la sorcière se coupe quelques secondes alors que sa soeur fait irruption dans le salon sans même se donner la peine de la regarder. Se pourrait-elle qu’elle l’ignore ? Non, sa voix résonne dans la pièce, son ton claque tel un fouet et les yeux d’Eidel s’humidifient légèrement. Cette façon qu’elle a de s’adresser à sa propre petite-soeur… Finalement, le silence n’était peut-être pas plus mal, au moins elle n’avait pas à entendre toute cette rancoeur qui déforme la voix d’Ava, lui donne une sonorité hostile et qui fait brise le coeur d’Eidel. Elle s’en retrouve muette, incapable d’articuler le moindre mot devant tant d’aigreur. La brune aurait pourtant dû s’y attendre, à être accueilli avec une telle froideur mais au fin fond d’elle, Eidel espérait que sa soeur se montrerait un peu plus ouverte. Mon Dieu qu’elle est naïve ! Les deux soeurs se font face, le regard perçant de l’aînée met mal à l’aise la benjamine avant de faire monter l’agacement et la colère. Comment Ava peut-elle obtenir de la satisfaction en voyant l’état presque misérable dans laquelle se trouve sa propre soeur ? A-t-elle perdu toute décence ? Quand elle pense à quel point elle a pu aduler sa grande-soeur, la trouver si parfaite ; Eidel doit s’avouer qu’Ava est loin de l’être. Alors oui, Ava a de la prestance, ne vit clairement pas dans le manque de quoi que ce soit tandis qu’en face, Eidel fait pâle figure dans ses vêtements usés qui flottent autour d’elle à cause du poids perdu et peut-être que son visage n’a pas des traits aussi fins et jolis qu’Ava mais au moins, elle n’est pas une égoïste et ne traite pas sa famille comme des pestiférés.

« Tu voulais me voir. Tu m’as vu. Je ne te retiens pas. Je suis certaine que tu es très occupée. 
-Ava, cette situation ne peut plus durer. » Fait Eidel sur un ton sec qui ne lui ressemble pas.

La petite brune s’avance jusqu’à sa soeur, ose même poser sa main sur son bras pour qu’elle se retourne et la forcer à lui faire de nouveau face. Ses yeux soutiennent le regard hautain de sa soeur et probablement offusqué qu’elle ait osé la toucher. Qu’importe, Eidel s’en fiche pas mal.

« Je t’ai envoyé des lettres. Tellement de lettres mais je suppose que tu n’as pas pris la peine de les lire et qu’elles ont toutes fini brûlées. Tu ne peux pas nous ignorer comme tu le fais depuis trois ans, tu ne peux pas tourner le dos à ta famille. »

Pourtant c’est ce qu’elle fait et c’est probablement ce qu’elle continuera de faire.

« Mame est mourante, Ava. Un cancer des poumons ; elle n’en a plus pour très longtemps à vivre. Deux mois, trois. Sûrement moins vu son état. Dit doucement Eidel, espérant que cela fera tiquer quelque chose chez sa soeur. Je t’en prie, va la voir, tu lui manques terriblement. Il n’y a pas un jour où elle ne me demande pas de tes nouvelles, où je ne l’entends pas pleurer à cause de la culpabilité qui la ronge. Tu es malheureuse et nous le savons mais tu n’es pas la seule à souffrir de cette situation. Tu ne peux pas laisser mourir mame comme ça, si tu as, ne serait-ce qu’un peu de décence, tu soulageras sa conscience pour qu’elle puisse partir en paix. Et si tu ne le fais pas… Tu le regretteras probablement toute ta vie. »

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Ava Lovelace

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MessageSujet: Re: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptyMer 22 Fév 2017 - 15:15


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Eidel et Ava


Un instant, Ava crut que sa sœur allait fondre en larme. Elle détourna le regard, elle n’avait aucune envie d’affronter sa détresse de peur, probablement, de réveiller la sienne. Sa sortie ou sa fuite est interrompue par Eidel, une main sur son bras, Ava en ressentit presque la brûlure, elle se dégagea vivement, toisa sa petite sœur. Celle-ci avait maigri, ne put-elle s’empêcher de remarquer, plus émaciée, maladive presque. Des cernes sous ses grands yeux et le poids du monde sur ses épaules. Elle avait des allures de martyr, cette brave fille. Et le discours aussi.
Ava avait demandé à Peter de brûler chaque lettre qui venait de sa famille, elle ne voulait même pas en souffrir la vue. Peut-être de peur de les ouvrir. Il était bien plus facile d’oublier quelque chose qui ne revenait pas vous hanter. Elle y parvenait assez bien.
« Ma famille, c’est Arabella. » rétorqua-t-elle, avant que sa sœur ne reprenne la parole pour lui annoncer des nouvelles dont elle ne voulait rien savoir. Celle du cancer de sa mère provoqua une légère fissure dans son parfait masque.

Le cancer. Cette maladie créée par les moldus et qui finirait par tous les tuer. Leur pollution, leurs conséquences. Ava tourna le regard vers la fenêtre qui donnait sur Hyde Park. Les branches nues des arbres oscillaient dans le vent léger. Elle n’avait aucune envie de pardonner à sa mère. Pardonner l’accident d’Arabella, l’inattention de sa mère, c’est tout à fait impensable.
« Tu viens ici pour me faire des leçons de décence…. » reprit-elle froidement. « Ne me fait pas rire Eidel. C’est toi qui me demande de mentir à notre mère sur son lit de mort. »
Retourner à Berlin, sur le douloureux chemin de l’accident, s’agenouiller prêt de sa mère prendre sa  petite main flétrie pour lui dire de partir en paix. Partir où ? Ava avait laissé la religion avec les contes de fées et voir l’étoile qui pendait au cou de sa sœur l’exaspérait. Mourir serait un soulagement, retrouver l’inexistence bienheureuse qu’on confisque à chaque naissance.

Tout son être rejetait l’idée de retourner à Berlin. Dans sa forteresse londonienne, des échos du pire et du meilleur résonnaient toujours, se côtoyaient, se heurtaient dans une atmosphère poisseuse,  schizophrénique, malsaine. Les portraits de son mari avaient été ôté et une poupée d’Arabella était toujours échouée sur un sofa et elle ne remettrait jamais les pieds à Berlin.
« Mens-lui, si ça te fait plaisir, dis-lui ce qu’elle a besoin d’entendre, mais ne me demande pas de le faire. » Son ton était ferme, dénué de toute once d’empathie.
Il n’y a qu’Arabella qui aurait le droit de porter un jugement et cette douce enfant pardonnerait probablement à sa grand-mère. Malheureusement et cruellement celle-ci n’était pas en état de donner son opinion, ni même d’éprouver la moindre tristesse au sujet de l’état de santé de sa grand-mère. C’était bien dommage et c’était de sa faute. La mort lui ôtera la culpabilité en plus de tout le reste.
« Pour ce qui est de sa conscience, demande au rabbin. Ce n’est pas de mon ressort. »

Ava ne voulait plus rien avoir à faire avec leur misère. Progressivement la colère était devenue mépris pour ses gens, elle voyait à travers une nouvelle lumière l’éducation qu’elle avait reçut. Une éducation qui lui avait demandé d’être une brave fille, de montrer l’exemple, de ne jamais se plaindre. Une éducation victimaire, elle avait pris son rôle très à cœur et avait toujours fait de son mieux.
Elle n’y avait gagné qu’un mari violent et un enfant dans le coma. Deux éléments qui ont saboter son humanité et lui font regarder sa sœur comme un oiseau de mauvaise augure. Bien qu’elle n’ait objectivement plus rien à perdre et ne se rattache plus qu’à son statut dans la bonne société. Et son statut souffre présentement des guenilles de sa sœur, de sa décision de quitter l’école avant la fin, de sa demande de venir tenir la main de cette mère moldue entourée par la faute de qui elle-même est seule.
Tout le monde qu’elle invite et fréquente, ne replaceront jamais la présence de sa fille. Alors non, peu importe l’état de sa mère, de son père, elle ne se déplacera pas à Berlin. Qu’elle souffre , qu’ils souffrent tous. Elle se sent vide, une nouvelle gorgée, elle boit, sans y prendre plaisir pour ravaler le pire de ce qu'elle a à dire.
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MessageSujet: Re: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptyMer 22 Fév 2017 - 23:19

Eidel & Ava

Encore une fois, Eidel baisse la tête pour regarder brièvement le parquet impeccable du salon. Fut un temps, celui de la maison familiale était pareil, en moins précieux certes, mais leur mère passait un temps fou à l’entretenir. La brune se souvient d’un jour d’hiver où la neige tombant trop fort sur Berlin, les parents les avaient interdites de sortir jouer à l’extérieur et les deux soeurs s’ennuyaient à mourir. Ce qu’elles voulaient, c’était faire du patin à glace, construire un bonhomme de neige et ne pas être là, à ne rien faire. C’est Eidel qui en a eu l’idée en voyant la cire que leur mère utilisait pour faire briller le parquet du salon et du couloir et qui avait proposé à Ada d’en mettre pour pouvoir glisser. C’est ainsi que les deux gamines s’étaient retrouvées à glisser sur le sol de la maison et que leur père, en rentrant ce soir là, se retrouva les fesses par terre tant le sol était glissant comme de la glace. Oh le savon auquel elles avaient eu droit ! Elles s’étaient tenues devant leur mère, têtes baissées mais peu éplorée et se retenant d’éclater de rire. La voix froide d’Ava vient couper court à ce souvenir et la réalité rattrape brusquement Eidel. Ce n’est plus la même soeur qui lui fait face.

« Je préfère encore que tu lui mentes et qu’elle soit en paix, plutôt que de la voir se torturer encore longtemps. Je ne supporte plus de la voir ainsi. » La phrase est terminée dans une murmure.

Les yeux toujours tristes de sa mère, les larmes qui les emplissent si souvent… Voir sa pauvre mame ainsi n’a de cesse de lui briser le coeur et lui faire mal, tellement mal. Oh comme elle aimerait pouvoir effacer cette peine qui détruit douloureusement l’âme de sa mère… Mais elle ne peut rien faire, ce ne sont pas ses mots qui soulageront la pauvre Hannah, quand bien même Eidel y mettra toute sa conviction, la mère ne sera pas apaisée. Il n’y a qu’Ava qui en a le pouvoir, personne d’autre. Mais sa soeur est buttée, il est si difficile de la faire changer d’avis ! Puis elle a ce côté fier qui est insupportable, qui n’a cessé de prendre le dessus. Ou alors cette fierté a-t-elle toujours été là et Eidel, trop jeune et aveuglée par son amour, ne le voyait ? Non, elle ne peut y croire.

« Tout ce qu’elle veut, c’est te voir. Ne peux-tu donc pas comprendre ? Tu es sa fille, son aînée et elle t’aime. N’as-tu donc plus aucun amour pour ta propre mère ? As-tu oublié celle qui t’a mise au monde et élevée ? Mame a toujours été là pour nous, toutes ces nuits qu’elle a passé à notre chevet, lorsque nous étions malades. Elle et tate (papa) étaient sûrement très exigeants, parfois, mais tout ce qu’ils ont fait, ils l’ont fait pour nous. »

Si il y a une chose qui mettrait Eidel véritablement hors d’elle, c’est qu’on ose dire que ses parents en sont des mauvais. Hannah et Józef ont toujours profondément aimé leurs deux filles, ils se seraient saignés pour qu’elles ne manquent de rien et c’est ce qu’ils ont fait. Jamais les soeurs Warszawski n’ont eu à se plaindre d’avoir faim, froid ou de ne pas avoir assez de jouets. Elles étaient choyées mais on les poussait aussi à travailler, à mériter leur place en étant les premières ; surtout Ava. Si elles sont devenues ambitieuses, elles ne le doivent qu’à leur père et à l’importance qu’il a toujours accordé à l’éducation de ses filles. Eidel essuie rapidement ses yeux légèrement larmoyants, elle n’a pas envie de pleurer devant sa soeur ; cela ne changerait rien.

« Tu sais, j’ai lu quelques uns de tes articles… Et tate aussi, il est tombé sur un des journaux restant dans la cuisine. Ces idéologies… Ces mots acides. Qu’es-tu devenue, Ava ? Te reste-t-il un peu d’humanité dans toute cette aigreur ? Lâche Eidel, se fichant des répercutions de ses mots. Pourquoi cette honte de tes origines, de ton sang ? Est-ce une telle plaie d’être qui tu es et d’avoir des parents moldus ? C’est vrai que cela doit faire tache au milieu de tes amis sang-pur. C’est triste, c’est même pathétique de détester ainsi ses racines alors qu’elles ne sont en rien honteuses. Je ne te reconnais plus Ava. »

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MessageSujet: Re: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptySam 25 Fév 2017 - 12:01


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Eidel et Ava


La voir. Ne pouvait-elle pas comprendre qu’Ava n’avait aucune envie de la voir. La voir et puis quoi ? Relativiser les dernières années, les diagnostics incertains, l’attente dans les couloirs, l’espoir qui s’étiole. Garder la tête haute pourtant, pour elle, pas pour les autres, pour elle, rester debout pour que sa fille ne retrouve pas une loque quand elle se réveillera. Parce qu’elle se réveillera, c’est la seule chose qui fait tenir Ava. La voir, cette mère qui se mourrait, c’était accepter, pardonner peut-être. C’est vrai ce n’était pas la faute de sa mère, pas directement, elle n’était pas au volant, elle n’avait pas poussé Arabella. Pourtant c’était tout comme et puis, c’était sa faute aussi, la sienne. Elle n’avait pas été là. Si elle avait été là…. Si elle n’avait pas été à cette foutue exposition. Si… Si… Si….
La colère illumina le regard d’Ava, de quel droit Eidel lui faisait-elle la morale ? Elle ne comprenait rien au monde au sorcier. Elle vivait comme une moldue et eux ne comprenaient en rien ce qu’ils étaient en train de détruire, les enjeux de la stupidité qu’ils nommaient intelligentzia. Ils réaliseraient peut être dans 40, dans 100 ans, trop tard. Toujours trop tard avec eux. Son sang ne fit qu’un tour à la dernière tirade d’Eidel, s’il était facile de balayer ce qu’elle disait avant, plus cette fois.
« Ferme là Eidel ! » sa voix claqua, comme une gifle. « Tu ne sais pas de quoi tu parles ! »

Elle regrette déjà, un peu. Son souffle un peu court, la colère fait accélérer son rythme cardiaque. Elle n’aurait pas du s’emporter, mais sa sœur remue trop de chose, elle ne le supporte pas. Elle a l’impression d’être acculée, alors elle sort ses griffes.
« Je n’ai honte de rien, ce n’est pas les moldus individuellement c’est leur société, leur industrie meurtrière que j’accuse. J’ai embrassé ma nature, elle m’a permis de voir un nouveau prisme. Un que tu as toujours refusé. Tu n’es pas d’accord avec moi. Très bien. Mais je t’interdis de me juger, encore moins de t’en servir comme d’un argument culpabilisant par que tate a lu quelque chose qu’il n’a de toute façon probablement pas compris ! »
Son père avait lu le journal, la bel affaire, il devait à peine comprendre de quoi cela traitait, il manquait de contexte, tout comme Eidel, elle n’avait pas de vision globale. C’était son travail de traiter de l’actualité, celui d’Eidel était de sauver des vies, ce qu’elle échouait à faire en outre. L’esprit d’Ava bouillonnait de piques acides dans ce genre, qu’elle contenait, malgré les apparences, malgré la colère, malgré tout, elle avait toujours une certaine affection pour sa sœur. Celle-ci mettait dangereusement en péril le dernier lien qui unissait Ava à son passé. Et elle ne cherchait que ça, une bonne excuse pour tout couper. Comment Eidel disait-elle, abandonner son humanité ?

Pourtant elle était bien humaine, ce n’était rien que la douleur, la colère qui mêlées donnaient l’aigreur, l’acidité. Des sentiments très humain. Des sentiments qui replaçaient les plus insidieux. La terrible mélancolie qui mettait les hommes à terre. Le désespoir qu’elle combattait par le travail dans lequel elle se jetait à corps, à cœur et à idéal perdu.
« Tu es docteur, Eidel. Si tu veux qu’elle souffre moins tu n’as rien de…. » elle hésita sur le mot qu’elle lâcha dans une grimace qui reflétait tout ce qu’elle pensait de cette science « ...chimique, qui puisse l’aider ? »
Bien sur, elle tournait autour du problème. Ava était paradoxalement un peu calmée par son coup de colère et toujours certaine de ne pas se déplacer à Berlin. Elle ne voulait pas non plus se montrer cruelle. Elle était en réalité blessée que sa sœur ne comprenne pas. Que ses mots fassent échos aux murmures dans son dos.
Ava savait bien sur ce qu’il se disait : l’abominable pitié et les plaisanteries un peu cruelle. Pire les suspicions. Elle s’en mimait de s’en moquer, parce qu’en quelques phrases elle pouvait démolir quelqu’un. Elle l’avait déjà fait, avec cet auror. Celui qui c’était un peu trop penché sur son cas après la mort de son mari. Elle avait attendu le moment, mais elle l’avait détruit. Il n’y avait plus de pitié chez Ava, elle abhorrait ce sentiment, qui n’avait rien à voir avec la compassion qu’elle tolérait à peine. Qu’elle éprouvait malgré tout face à la détresse de sa sœur. A nouveau elle détourna le regard comme si elle craignait qu’Eidel puisse y découvrir quoi que ce soit, termina son whisky à s’en brûler la gorge, ravaler la nausée et les mots qui voulaient s’échapper.
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Eidel Warszawski

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MessageSujet: Re: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptySam 25 Fév 2017 - 13:15

Eidel & Ava

Ses mots ont sitôt franchi ses lèvres qu’Eidel les regrette en grande partie. C’est la colère qui la pousse aussi loin, la souffrance de ne pas pouvoir faire quoi que ce soit pour leur mère alors qu’elle le désire tant. Réunir sa famille, voilà une chose que la brune souhaite éperdument, dont elle rêve depuis trois années mais plus le temps passe, plus elle réalise que ce sera sûrement impossible. La blessure qui déchire l’être et l’âme toute entière de sa soeur est bien trop profonde, importante, pour pouvoir y faire qui que ce soit. Et ce n’est, de toute façon, pas en étant acerbe et chante que cela arrangera les choses. Ca ne ressemble pas à Eidel, elle n’est jamais méchante et ne se laisse que rarement emportée par sa colère. La petite brune baisse la tête, croise ses bras contre sa poitrine et se mord l’intérieur des joues avec force, jusqu’à sentir le goût métallique du sang venir envahir son palais.

« Mais tu ne vois que les côtés négatifs de cette évolution, Ava. La société moldu n’est pas parfaite mais celle magique non plus et toutes deux se doivent d’évoluer. Il y a pourtant tant de points positifs dans les avancées moldus et bien sûr qu’il y en a des négatifs mais n’est-ce pas partout pareil ? Rien n’est ni tout noir ni tout blanc. Dit doucement Eidel, les yeux toujours rivés sur le parquet. Ne prends pas tate pour un idiot, tu sais qu’il n’en est pas un et même s’il n’a pas tout le contexte il a compris que cette société dans laquelle tu es née et ces racines que tu as, tu les rejettes et ça lui fait mal. Mais c’est un peu normal, non ? Il est notre père mais tu sais… Qu’importe ce que tu diras ou penseras, il s’en fiche, Ava. Ce qui lui fait le plus de mal c’est de t’avoir perdue, en quelque sorte. »

Lentement, Eidel relève sa tête pour poser ses grands yeux chocolat sur sa soeur. Ces derniers se sont remplis de larmes que la sorcière ne cherche même plus à retenir ou dissimuler, à quoi cela sert-il de toute façon ? A rien. Elle ne veut pas mettre sa soeur mal-à-l’aise mais elle ne peut pas non plus retenir tout ce qui tourne en elle ; toutes ses émotions négatives, sa tristesse et son désespoir. Le silence est revenu, lourd, pesant. Il faut reprendre ses esprits après cet échange empli d’aigreur ainsi que de colère ; jamais les deux soeurs ne se sont parlées ainsi. Oh les disputes existaient, comme dans toute fratrie mais elles étaient futiles, duraient quelques instants avant que les soeurs Warszawski ne se réconcilient en riant. Parce que rien ne pouvait les séparer, leur lien semblait indéfectible mais aujourd’hui, ce dernier s’est étiolé et ne tient plus qu’à un fil qu’un rien pourrait briser complètement. Ce que ne veut surtout pas Eidel. Perdre complètement ce qu’il reste entre elles deux, c’est perdre définitivement sa grande-soeur. Elle tire sur les manches de son manteau, se balance d’un pied à l’autre comme le ferait une gamine honteuse qui aurait fait la pire des bêtises et c’est un peu ainsi que se sent la brunette.

« Tu es docteur, Eidel. Si tu veux qu’elle souffre moins tu n’as rien de...chimique, qui puisse l’aider ?
-Il y a bien la morphine mais c’est beaucoup trop cher, on ne peut pas se le permettre… J’ai essayé quelques potions sans grand succès. Je crois que la douleur psychologique dépasse grandement celle physiologique et ça… Aucun médicament, aucune potion, ne peut y changer quoi que ce soit. »

Elle soupire, observe sa soeur qui termine son verre et n’ajoute rien, pour le moment. Après une courte hésitation, s’avance vers sa soeur un peu plus, la tension semble être à peu près retombée alors n’est-ce pas exactement le bon moment pour tenter d’enterrer la hache de guerre ?

« Tu me manques, Ava. Terriblement. Je déteste cette situation, ne plus te voir et cette froideur dont tu fais preuve lorsque l’on peut se croiser dans les couloirs de Sainte-Mangouste. Nous avons toujours été là l’une pour l’autre, tu sais que je ferais n’importe quoi pour toi, te savoir malheureuse me déchire le coeur et j’aimerais tellement que l’on puisse se retrouver… Ikh hob dikh lib, Ava. (je t’aime) » Termine-t-elle d’une voix pleine de sanglots.

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MessageSujet: Re: Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava   Hey sister, do you still believe in love ? I wonder. ✖ Ava EmptyLun 6 Mar 2017 - 0:08


Hey sister, love is for children
Eidel et Ava


Elle sait. Ava sait tout ce que sa sœur lui dit. Il serait facile à cet instant de laisser tomber la froideur et sa forteresse, de lui dire que, bien sure, elle l’aime aussi. Que quelques fois, elle lui manque insouciance de leur jeunesse. Quand ni la guerre, ni la magie, ni même l’argent n’étaient devenus autant de frontières entre elles. Il y a tellement de choses qui les oppose désormais, la plus sotte est bien entendu la politique, celle qui l’a fait écrire, celle qui doit faire pleurer son père. C’est la moins importante, elle découle du reste, de cette façon dont elles voient la société, elle matérialise en une opinion tout ce qui les sépare désormais : la guerre, la magie et l’argent. Et puis la rancœur tenace d’une vie gâchée, la sienne pathétique et pitoyable qui la plonge toujours dans une spirale de défiance, de colère, d’amertume et de désillusion cynique. C’est cette dernière qui l’empêchait de considérer réellement ce qu’Eidel lui disait.

« Il n’y a rien que tu puisses faire Eidel. Il n’y a rien que personne puisse faire. » énonça t-elle calmement.

Elle était froide, mais pas agressive, son ton suggérait surtout qu’elle souhaitait mettre un terme à cet entretien. Ava voulait que sa sœur parte, elle n’avait plus de place pour la culpabilité. Elle avait déjà une fille dans le coma, il n’y avait pas de place pour une mère mourante. C’était injuste, mais c’était comme ça. Pas même de place pour être émue par les larmes de sa sœur. Son égoïsme la maintenait debout.

Ava se détourna et prit la direction d’un petit meuble de bois sombre sur lequel était posé une obscure statuette qu’elle avait toujours trouvé laide, mais n’avait pourtant jamais ôté. Le tiroir grinça quand elle le tira et de celui-ci elle sortit un miroir. Un miroir qu’elle avait abandonné ici des années auparavant quand elle avait décidé de couper les ponts avec sa famille. Elle hésita un instant.

« Tu donneras à maman l’autre miroir. Je ne me déplacerais pas, mais si elle veut me parler, elle peut utiliser ça. »

Ce n’était probablement pas ce qu’Eidel attendait, mais c’est tout ce qu’Ava avait à offrir et même cette alternative là lui coûtait. Et puis, à travers le reflet froid d’une glace, elle risquait moins de se laisser attendrir par sa mère, elle risquait moins de s’investir. Un reflet de la réalité bien installée dans son salon londonien. Loin de l’odeur de maladie et des jugements de son père, loin surtout du passé et des souvenirs qui peuplent la maison de son enfance.

L’enfance d’Ava était heureuse, elle n’a pas à se plaindre de son éducation. Si la vie ne lui avait pas donné de pouvoir, elle aurait poursuivis une vie heureuse, aurait épousé le gentil fils des voisins, elle aurait été institutrice peut-être, écrit des romans passables. Une vie banale mais sans aucun doute heureuse. La vie lui avait donné la magie et avec la conscience de pouvoir en être dépourvu. Elle lui a donné une nouvelle discrimination et la hargne pour la combattre. La magie a donné du relief à ce qu’elle pensait plat. Des obstacles à franchir, des montagnes.
Elle était tombée durement dès les premiers pas à Durmstrang, Poudlard lui avait parut trop simple. Aucune gloire sans bataille, c’est ce que Durmstrang lui avait appris. Cette école lui avait surtout appris à survivre malgré tout, malgré les autres. Elle avait appris l’individualisme et à ne compter sur personne d’autre qu’elle même. A ne pas se plaindre, jamais.

La magie comme qualité surmoldue, surhumaine, lui avait progressivement fait renoncer à son humanité. Sans qu’elle n’y songe, sans qu’elle n’y applique le moindre mot et l’humanité aujourd’hui lui faisait peur, suffisamment pour qu’elle refuse à voir cette mère, à prendre sa main, à se tenir dans une maison ou persistait l’écho de ce qu’elle fut. Son dernier lien c’était rompu quand Arabella avait été atteinte. Mais, pour être honnête, il y aurait eu rupture, parce qu’Ava la cherchait.
Ce n’était pas la première fois qu’elle refusait de rentrer. Pas la première fois qu’elle refusait d’apporter un soutiens à sa famille, elle n’était jamais venue voir sa mère lorsque son père avait été porté disparu. Les affaires des moldus étaient tragiques et destructrices, elle s’en voulait seulement de n’avoir pas eu le courage de rompre tout contact avant que cela n’atteigne sa fille.
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