newtina - i will catch you

newtina

❝  I WILL CATCH YOU ❞

Le pas lourd, Tina marche vers le jour qu’elle attend depuis des mois. Des mois incroyablement longs et insupportables. L’impatience se mêle dangereusement avec le doute. Si elle pouvait elle volerait vers les quais, mais d’un autre côté la peur la gagne. Le jour j l’effraie. Elle se sent comme une adolescente. Idiote. Elle ne se comprend pas, elle ne comprend pas comment elle en est arrivée là. Bien que ça soit évident, frôler la mort est forcément une expérience qui rapproche. Et la brune avait frôlé la mort avec Newt. Il l’avait sauvée, et c’était certainement là que tout avait basculé. Elle aurait voulu qu’il reste plus longtemps à New York, qu’ils partagent autre chose que ces péripéties dangereuses. Mais c’est le danger qui les a rapprochés, l’adrénaline. Ils parlaient peu, pourtant. Parce qu’ils sont aussi maladroit l’un que l’autre, mais le corps parle. Les gestes parlent. Les yeux parlent. Et ceux de Newt lui avaient parlé ce jour-là sur les quais. Ils s’étaient échangés quelques lettres depuis. Mais ce n’est pas chose aisée de communiquer avec une personne qui voyage sans cesse. Alors la jeune femme avait fait preuve de patiente. Après tout ils ne s’étaient rien promis. Ils n’avaient rien dis. Mais chaque jour grandissait en elle une insatiable envie de le revoir. Elle était simplement captivée. Obnubilée par ses yeux verts et ses doigts glissants dans ses cheveux. Définitivement, Tina ce sentait comme une adolescente et était morte de honte. Heureusement pour elle que Queenie n’était pas dans les parages, elle n’aurait eu qu’une envie, se glisser sous terre et se faire oublier. Ça ne lui ressemble pas qu’elle pense. Mais elle est comme ça Tina quand son cœur est touché. Alors elle doutait. Et une farouche envie de faire demi-tour s’emparait d’elle. Dans sa dernière lettre, Newt lui précisait quel jour et à quelle heure il serait de retour, qu’il n’était pas nécessaire qu’elle fasse le déplacement pour l’accueillir, que s’il le fallait il viendrait la trouver au Macusa. Mais elle n’avait aucune envie de mêler sa vie privée avec son travail alors elle préférait le retrouver loin de là. Son corps s’arrêtait brusquement stoppé tandis qu’elle réalisait avoir pensé à une vie privée avec Newt. Elle secoue la tête énergiquement. Il n’en est rien. Il vient simplement lui déposer un exemplaire de son livre, il n’y a pas de quoi s’emballer. Mais Tina était incapable de se calmer. Elle pensait alors qu’elle n’avait aucune envie que Newt aille au Macusa et croise Percival. Elle s’en voulait de penser ça, elle était libre de vivre comme elle l’entendait de toute façon. Elle ne lui doit rien. Et bien que c’ait été un moment d’égarement elle préférait que cette histoire ne soit pas remise sur le tapis. Quoi qu’il en soit, elle était là à quelques minutes du port et autant dire que ça se chamboule dans son esprit. Elle préférait ne pas se poser autant de question mais ça a toujours été sa spécialité, se poser des questions existentielles et extrêmement inutiles. Emprunt au doute, son existence entière n’est que questions. Mais il était déjà trop tard pour faire demi-tour. Et se serait complètement idiot. Elle reste en recul, quelques mètres après le passage de la douane pour ne pas sembler trop impertinente. De là où elle était, elle pouvait apercevoir le port et l’eau l’apaisait déjà. Elle apercevait une assise contre le mur juste là et puisqu’elle était bien trop à l’avance elle s’y installa. Tina n’avait pas prévu Newt qu’elle viendrait l’accueillir sur les quais. Elle n’avait même pas répondu à sa dernière lettre. Elle n’avait pas eu le temps et lorsque le moment s’était présenté il était certainement déjà trop tard. Quoi qu’il en soit, il la verrait certainement en débarquant et il lui fallait bien quelques minutes pour reprendre un souffle correct et paraitre naturelle alors elle restait là un instant. Si elle était venue à la dernière minute la panique l’aurait gagnée en plus du doute et elle ne donne pas cher de l’image qu’elle aurait renvoyée. Elle inspirait profondément en regardant l’eau se mouvoir doucement dans le port. Vraiment il n’y a pas de quoi paniquer, elle vient accueillir un ami qui vient lui rendre visite. Rien de plus normal. Newt avait dit à Jacob qu’il était son ami, et suite à ces lettres qu’ils s’étaient envoyés elle avait de bonnes raisons de penser qu’elle était son amie également. Tout comme lui était devenu un ami cher à son cœur, avec ses attentions toutes particulières et son inquiétude constante à son égard. Elle aimait ce côté protecteur chez lui, sans cesse à lui demander ce qu’elle a fait récemment, si ses missions se passent bien et si elle n’est pas blessée. Lui doute qu’il est un ami dévoué, mais elle sait qu’il est comme elle légèrement bloqué socialement et pas des plus habile avec les êtres humains. Tina n’était pas étonnée de l’amour qu’il portait à ses animaux, ils sont certainement bien plus fiables que les hommes. Et c’est parce qu’il lui avait fait découvrir ses animaux qu’elle avait compris le fond de son cœur. Tina repensait tranquillement à tout ça et ses paupières se fermaient doucement. La tête contre la paroi froide de pierre et les mains jointes sur ses cuisses, la jeune femme se sentait gagnée par la fatigue et s’endormait durant de longues minutes. L’insomnie de ces derniers jours la rattrapait tandis qu’elle avait enfin réussit à s’apaiser. Le vent caressait son visage et son cœur semblait bien plus paisible. Le temps semblait s’être figé, oubliant sa préoccupation actuelle, son esprit voguait ailleurs. Il faisait légèrement froid mais une douce chaleur se déposait alors sur ses mains. Tina ne bronche pas, car c’est agréable. Elle frissonne. Une peau douce frôle la sienne et instinctivement elle attrape doucement ces doigts qui caressaient ses mains, les emmêlant avec les siens. Presque trop brutalement, Tina se rend compte que ce contact est réel. Elle ouvre les yeux et ses iris se plantent dans ces yeux hypnotisant qu’elle attendait tant. Son cœur s’emballe, elle resserre son étreinte sur sa main. Un doux sourire se dessine sur son visage. Elle est enchantée de le voir, soulagée mais effrayée aussi. « Newt » lâche-t-elle dans un soupire. Tu m’as manqué, lui démangeait-elle de dire. Elle ne comprenait pas comment quelques jours avaient pu chambouler son existence mais le fait est qu’en le voyant de nouveau devant elle, elle ne peut pas nier qu’il l’a bouleversée. Elle lâche timidement sa main, hésite quelques secondes avant d’enlacer doucement l’homme assis à ses côtés. Une étreinte douce et sincèrement ravie. « Je suis contente de te voir... Comment s’est passé ton voyage ?» demande-t-elle en regagnant sa posture initiale, un sourire dessiné sur le visage. « J’ai promis ! Je n’ai pas lu ton livre. J'ai attendu sagement. » plaisantait-elle pour embrayer la conversation naturellement et éviter que la gêne ne la gagne d’avantage. Ça avait été un prétexte moteur pour se revoir et ils en discutaient souvent, alors évidemment, elle ne pouvait pas outrepasser sa promesse. Elle découvrirait son livre une fois que son auteur le lui aurait remis en main propre.